Ah les Grenadines… Cet archipel de 600 îles (dont certains minuscules ilots tels que Morpion) s’allonge au Sud des Antilles, où se mêlent les eaux turquoises, les plages bordées de palmiers, les poissons arc en ciel et finalement assez peu de touristes.
C’est en catamaran que l’on découvre les îles Grenadines. Et malgré ma petite expérience du bateau, la navigation entre la Martinique et Saint Lucie est difficile. Les courants sont forts dans ce canal et la mer est agitée. 4h qui auront raison de moi : je suis malade.
Mais arrivé aux pieds des deux pitons de Sainte Lucie, la terre ferme me ravive et nous partons pour une randonnée vers la Soufrière. Ce volcan actif n’a pas érupté depuis près de 250 ans et nous pouvons l’approcher de près. Puis un rasta m’assure qu’une piton (la bière locale qui tient son nom des deux pitons dominant l’île) fait passer le mal de mer. Je ne suis pas convaincu mais l’idée est plutôt conviviale !
Je me fais embarquer dans une gigantesque fiesta qui n’est autre qu’un bingo local à ciel ouvert. Chacun achète sa grille, et un numéro est tiré toutes les minutes. Dès qu’il y a un gagnant, la musique bat son plein, la foule se déchaine et l’heureux propriétaire vient chercher son lot. Ce sont des familles qui y participent, les lots vont de la paire de baskets (en espérant que ce soit la bonne pointure…) à une bière en passant par un anti moustique ! Le tout, généreusement financé par un parti politique : les élections se rapprochent.
Départ le lendemain pour Saint Vincent et Bequia, et nous sommes partis pour 7h de navigation. La mer s’agite toujours mais mon corps s’est adapté à la houle. Et cet effort sera récompensé par mon premier snorkeling à l’Admiralty Bay.
Plus loin le lendemain, dans les Tobago Cays, en bord de plage, avec peu de visibilité et peu de profondeur, je tombe nez à nez avec un bébé requin (un bon mètre quand même, le bébé…). Je ne sais pas qui de lui ou de moi a crié le plus fort. En tout cas en un clignement d’oeil et il avait disparu, et moi j’étais debout avec de l’eau jusqu’à la ceinture. Une fois les battements de mon coeur revenus à la normale, je remets la tête sous l’eau et tombe sur une petite caméra étanche. Je me dis que cette minute est extraordinaire. Je m’empare de la caméra et me mets en tête de retrouver son propriétaire en regardant photos et vidéos sur la carte mémoire. De retour au catamaran, j’explique cette minute dingue et l’équipage se motive avec moi pour retrouver à qui appartient cette caméra. Délicatement, j’appuie sur la carte SD pour la faire sortir.
Elle saute.
Et tombe.
Dans l’eau.
Écarquillant de grands yeux, le capitaine me tend un masque et m’incite à plonger la chercher. Aussi étonnant que cela puisse paraître : je plonge, bien motivé à retrouver ce petite bout de plastique de 5mm sur 3. Mais figurez-vous que je ne suis pas le seul à vouloir attraper ce petit objet : un poisson coffre est sur le coup ! Finalement, oui j’ai localisé la carte, oui j’ai été plus rapide que le poisson coffre (et au passage, l’ai sauvé d’une sacré indigestion), et oui nous avons retrouvé le propriétaire grâce aux photos !
Le reste du séjour se passe tranquillement au gré des vents, du soleil, du rhum et de la bonne humeur qui règne sur l’archipel des Grenadines. A mon retour au Marin, je partirai randonner en Martinique puis sur l’île de la Dominique pour un trek de 200km en solitaire. Mais ça, c’est une autre histoire !
