Partir à Dubai, via l’Ukraine, pour finalement arriver dans le Nord du sultanat d’Oman… Je vous passe le périple. Une fois arrivé dans la ville de Khasab, je ronge mon frein au bord de la petite piscine du petit hôtel. Le départ est prévu en fin d’après midi, les kayaks sont prêts, mais mon guide avait encore une course à faire (qui s’avérera être un paquet de chamallows, pour nous faire une surprise le dernier soir autour du feu de camp…). Récit d’une semaine de kayak à Oman.
Un petit brief au bord de la plage, pour nous rappeler les consignes de sécurité, dans le port de Khasab et nous voici embarqués pour une semaine en autonomie dans la péninsule de Sham, surnommée les fjords d’Arabie. Une semaine en kayak et à pieds, à la rencontre des habitants de cette région reculée et peu visitée par les touristes. Car même si Oman est une destination en vogue, le Nord est encore préservé des masses de touristes.
Ces premières heures nous servent à Danielle (mon binôme dans le kayak) et moi à nous coordonner. Je suis à l’arrière, j’ai les pédales pour diriger et je suis censé me synchroniser au rythme de Dani. En quelques minutes on trouve notre cadence sans souci. Mais on a dû s’y prendre un peu tard car déjà la nuit tombe, et Yacine (notre guide) nous invite à presser la pagaie (si ça se dit) pour éviter une collision avec les bateaux de pêche qui foncent à toute vitesse pour rentrer au port. Petite frayeur, et nous accostons sur notre première plage pour un premier bivouac. On est encore en rodage car on a du mal à trouver du bois pour allumer le feu de camp, mais finalement on y arrive et on mange chaud ! Le feu arrive à son terme, la lumière faiblit et les étoiles apparaissent. Loin de toute ville et de toute source lumineuse, le ciel se perle petit à petit pour devenir un spectacle illimité. Finalement nous décidons de ne pas monter la tente et de nous endormir sur un tapis pour profiter de ce ciel illuminé.
Réveil hyper tôt le lendemain, évidemment, le soleil vient nous tirer de notre duvet (un peu humide de rosée, il faut l’avouer). Mais finalement, on a envie d’avancer dans la péninsule, donc un café et à l’eau ! On attaque une journée assez longue, même si elle est ponctuée de baignades et surtout de snorkeling. Et le snorkeling, parlons en ! L’eau est vraiment peu profonde. On n’a pas pieds, mais c’est le grand bassin de la piscine ! Niveau transparence aussi ! Ce n’est pas le vrai but de cette expédition, mais autant lier le… plaisir à l’agréable ? Bref, raies tigres, tortues, requins (de récif, inoffensifs), poissons aux noms compliqués à retenir (sic) et coraux sont au rendez-vous. On croise vraiment peu de monde. Quelques pêcheurs sur de petites embarcations, bien contents de nous croiser pour alimenter leurs conversations de la journée. On s’arrête dire bonjour, et on repart le kayak plein de poissons pour le diner. Ils sont comme ça les omanais.
Le deuxième bivouac sera en hauteur sur un énorme rocher plat, surplombant une partie du fjords : parfait pour admirer le coucher de soleil. On parle moins, et on savoure l’instant qui nous semble précieux. Il règne un silence apaisant, la température est idéale, le dîner que Yacine nous prépare est succulent, et les étoiles reprennent place pour la suite du spectacle nocturne.
S’en suivront 3 jours de plaisir, de contemplation, de rencontres, de partage et de découvertes. Nous évoluons à travers les tombants, les falaises et les petites criques dont seul Yacine connait l’emplacement. Nous nous arrêtons parfois dans des petits villages de quelques âmes, accessibles uniquement par bateau, pour partager un café offert avec le sourire généreux d’une famille. Nous laissons filer une ligne et un hameçon pour pêcher le repas du soir. Nous faisons griller les chamallows de Yacine au feu de camp. Nous nous racontons nos histoires, nous faisons connaissance.
Puis vient le retour au port de Khasab, sous une tempête de sable à la fois flippante et excitante. Yacine n’avait pas l’air bien à l’aise en voyant le ciel s’obscurcir et le vent se lever. Il nous a fait avaler notre pique nique d’une traite pour que l’on reparte au plus vite. Le kayak a pris l’eau, malgré la jupe et malgré le binôme rodé désormais ! La hauteur des vagues augmente, nous visons le point prévu pour rentrer, mais nous dévions pour prendre les vagues de face, car de côté nous chavirerions. On est concentré, on fait de notre mieux et on arrive sains et saufs à destination. Finalement ca aura fait partie de l’aventure ! Et un gros fou rire en voyant nos gueules enfarinées (enfin ensablées).
Le dernier jour du périple nous permettra de découvrir, cette fois-ci à pieds, le désert de pierre du djebel Harim. Nous remontons un wadi à pieds, mais également avec les mains pour gravir ces énormes blocs rocheux, pour une fois de plus atteindre un panorama à couper le souffle. De la pierre à perte de vue. Puis un précipice, auprès duquel Yacine nous invite à nous asseoir. J’ai filmé, mais je n’ai pas fait le fier : J’avais les pieds dans le vide, à quelques centimètres d’un précipice d’une centaine de mètres. Et pas de ceinture, pas de rambarde, pas de sécurité, car isolé du monde ainsi, seules les chèvres et les bergers passent par ici.
Notre rando se termine par un flanc de falaise, surplombant une oasis : la palmeraie de Qanah. Autant de vert après avoir passé une semaine dans un environnement à la végétation rare nous laisse bouche bée. Dans ce village, une famille nous offre un thé, puis nous faisons du stop pour rentrer à Khasab. Très vite un pick up nous fait monter à l’arrière et nous sommes de retour à la petite guest house du premier jour.
Le lendemain le mini bus nous ramène à Dubai, ville de la démesure absolue, où tout nous paraît immense, moderne, bétonné et futile. Mais l’aventure continuera dans un prochain article, car j’ai pronlongé mon séjour des les Emirats Arabes Unis, plus précisément à Abu Dhabi. A suivre !
Salut !
Ca fait envie ces 4 jours !
tu connais l’organisme pour lequel travaille votre guide Yacine ?
ou son contact direct sinon ?
je trouve que des sejours de 8-9 jours sur le net, trop chers, et pas sportifs.
Ciao !
Salut jm !
Merci pour ton message,
Olivier vient juste de partir pour un trek de 2 semaines au Népal, il te répond dès qu’il rentre !
Vanille
Salut JM, mon séjour a duré 8 jours et n’était pas très sportif (même si on pagaie 5/6 heures par jour, ca reste tranquille). Je pose la question à Yacine s’il peut proposer des trucs plus sports et plus courts…
Bonjour,
Aurais tu le contact direct de Yacine ? J’aimerais échanger avec lui pour un séjour en 2019.
Merci !
Salut, écoute je suis passé par une agence française : Nomade Aventure. C’est par cet intermédiaire que Yacine m’a accompagné pendant ce voyage. Rapproche toi de cette agence, je la recommande 😉
Bonjour, pensez-vous que ce périple soit faisable sans guide, en véritable autonomie ?
Bonjour, dans l’absolu oui, mais parler arabe est nécessaire car dans cette région reculé, pas un mot de français ou d’anglais. Par ailleurs, c’est un labyrinthe, je ne pense pas qu’il existe de carte mais un bon GPS (et une autonomie de batterie) pourra faire l’affaire. Dernière chose, l’actualité politique à cet endroit rend le détroit d’Ormuz un peu tendu, même si le ministère des affaires étrangères (à date) ne déconseille pas de s’y rendre. Mais mon conseil reste de passer par un guide pour des questions de confort, de sécurité et il ouvrira des portes que nous ne pouvons pas ouvrir seul.
Bonjour, merci pour votre réponse !
Vous dites que le guide apporte de la sécurité et ouvre des portes. Qu’entendez vous par là ?
Si c’est juste un problème de langue nous pouvions très bien nous débrouiller autrement 🙂
Je cherche à savoir s’il y a danger à ne pas partir avec un guide et si oui pourquoi.
Merci beaucoup 🙂
Bonjour, le guide apporte ses connaissances de la région, des villages, des habitants qu’il a déjà rencontré, etc. Les risques me semblent être : se perdre, manquer de provisions, se balader « en touriste » dans une zone « tendue » (le détroit d’Ormuz est une zone importante de transit du pétrole, et le ton monte entre les USA et l’Iran dans cette région en 2019). Par ailleurs, le guide fournit tout le matériel, notamment les kayaks, les cartes et le matériel de campement. Je ne vous décourage pas d’y aller, le Ministère des Affaires Etrangères ne le déconseille pas, et les Tour Opérateurs proposent toujours cette destination. A vous de voir, si c’est par souci d’économie c’est dommage, un guide apporte énormément lors d’une expédition. Je vous souhaite un bon voyage !