Qu’est ce que c’est, 12h d’avion, dans une vie ? Rien. Alors je passe l’épisode (ceci dit très agréable) Paris/Tokyo avec Air France. Ce vol, je l’avais déjà fait en 2009 au Japon lors de l’organisation d’un concert dans une salle de la capitale, à l’époque où je travaillais dans la production de spectacle. Je n’avais aucun souvenir d’avoir peiné dans le métro ou dans les restaurants, pour m’orienter ou me faire comprendre. Mais avec le recul, je réalise maintenant : j’avais voyagé avec mon patron qui parlait japonais. Voilà.
Aujourd’hui je voyage avec Vanille.
Qui ne parle pas japonais.
Et moi toujours pas non plus…
Dans le métro, pour quitter l’aéroport en direction de « Minami-Senju », nous réussissons à sortir à la bonne station pour le changement de ligne. Et là, ERROR 404. Complètement paumés les frenchies. Il faut dire que tous les plans ne sont pas traduits en anglais, et qu’il existe plusieurs compagnies de métro à Tokyo, donc si tu achètes un ticket à l’un, tu ne peux pas voyager sur les lignes de l’autre, en gros.
Nous avons alors testé la gentillesse et la sympathie des japonais. Résultat : succès total ! Deux femmes sont ravies de nous expliquer, de nous montrer et de nous écrire dans toutes les langues qu’elles savent comment nous aider à nous rendre à destination – soit 2 stations plus loin, à condition de trouver le (bon) quai de gare.
Gare de Ueno
Par souci de se faire comprendre par les étrangers (ou par culture manga ?), certaines indications dans le métro sont… dessinées ! Difficile de faire celui qui n’a pas compris…
Quant au métro, il est parfaitement propre. Mais que dis je ? Moi parisien, je devrais dire nickel, immaculé, on mangerait par terre (mais on se ferait taper dessus). Pas un graffiti, pas un papier qui traine, pas un chewing gum collé par terre. Sur les rampes des escalators, il est précisé que la matière est anti bactérienne (si si !). Du personnel qui passe l’aspirateur sur les marches des escaliers et le balai dans tous les recoins des quais et des wagons. C’est un manège incessant qui laisse l’endroit comme neuf. Sans compter les 9 poubelles pour trier les déchets publics. Laissez moi vous dire qu’on était perplexe avec notre gobelet en carton…
Il règne dans les wagons un calme rassurant. On y parle à voix basse lorsque nous ne sommes pas plongés sur notre écran.
Les places assises sont face à face le long du wagon et les stations sont annoncées en japonais et (ouf) en anglais. Des écrans nous indiquent quelle est la prochaine station et le plan de la station (en sortant du wagon à droite ou à gauche en fonction de la sortie que je veux atteindre, hyper pratique).
C’est dans cette atmosphère propice que le japonais s’endort debout, tranquillement, la tête posée sur le bras qui tient la poignée en l’air, la bouche béante, le sourcil haut, et la respiration ralentie. Et c’est aussi dans cette ambiance que je baisse mes paupières, pour faire, à la locale, un petit roupillon. Juste deux stations. Pas rater le bon arrêt. Faire attention… bien… faire… attention…